Devant le succès obtenu l’an dernier avec la pièce LES STRESSÉS ANONYMES, nombreuses sont les personnes qui m’ont prié de récidiver dans l’écriture d’une autre pièce, cette année. Après en avoir discuté avec les membres de la troupe, nous avons décidé de suivre nos mêmes personnages, trois ans plus tard, dans un autre contexte. S’ils ont survécu aux problèmes émanant de leur vie madelinienne, où en sont-ils rendus dans leur cheminement personnel?
Bien sûr, pour nous lancer dans une telle aventure, il a fallu admettre que des personnages en littérature finissent par avoir une réelle existence dans notre imaginaire. La preuve en est que la plupart de nos comédiens se font régulièrement interpeler par leur nom de personnage. Aussi, force nous est de penser qu’avant d’arriver sur la scène, chaque personnage nous arrive avec une vie antérieure qui justifie son existence et éventuellement avec une vie future dans laquelle nous sommes invités à les rencontrer. Et, c’est ce que nous vous offrons ce soir, pour notre seizième production.
Évidemment, je pourrais vous répéter que toute ressemblance avec des personnes réelles n’est qu’une coïncidence. À cette question sous-entendue, je répondrais : oui… pis non! Voyez-vous, il faut bien s’inspirer en quelque part. D’autant plus que l’an passé, entre autres remarques, j’ai entendu : « Vous vous êtes moqué de nous autres, ben c’est pas grave, on a beaucoup ri. » L’autodérision, c’est un signe de santé. D’autres m’ont dit : « C’est dyôle, vous pawlez jamais de nous aut’es. » Qu’à cela ne tienne! La porte s’est ouverte, cette année.
Il est bien évident que pour la vraisemblance des personnages et des situations, nous avons dû emprunter des accents, des lieux et même certains évènements. Le tout vous est présenté dans le seul et unique but de vous amuser. Jamais pour se moquer. Bien que des fois, se regarder dans le miroir, ça fait du bien. Et si en sus on peut en rire, c’est pour le même prix.
Mesdames, messieurs, amateurs de théâtre, nous vous invitons à la MAISON CHEZ AURÈLE pour une autre comédie insulaire. Si jamais il vous arrivait de reconnaître des personnes ou des évènements dans certaines situations, cela vous appartient. Vous en faites ce que vous voulez. Nous, nous nous dégageons de toute responsabilité à cet égard. Je vous souhaite une agréable soirée.
Jean-Jacques Bourgeois